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Un bel été en enfer
(P.Kvint & H.Lindvall) Adaptation Elsa
Auteur(e) de l'analyse : Gilles

photo 1 Dans "De lave et de sève", Elsa semble avoir voulu mettre à jour certains paradoxes surprenants mais possibles comme celui de passer "un bel été en enfer". La question est bien sûr "comment est-ce possible à moins d'être complètement maso?". Je pense que cette contradiction est le résultat du "retour en arrière" effectué par Elsa au début de la chanson. Au début de sa romance tout allait bien. Elle se serait crue en vacances, en été où l'on est plus léger, plus serein. Elle avait l'impression avec cet homme d'être comme des vedettes "au devant de la scène" avec l'univers à leurs pieds (on voit là un clin d'oeil à "seuls dans l'univers") et récoltant le bonheur en pensant que "seuls" des faits positifs pouvaient leur arriver. Dés lors, autant laisser "les dieux et les anges" oeuvrer et les toucher au plus profond de leurs "coeurs". C'est ainsi qu'Elsa s'est jetée dans cette douce mer qu'est le "septième ciel". Hélas, comme le dit Lynda Lemay dans sa chanson "Ailleurs", "Y a rien de moins sûr que le bonheur" et c'est ce dont Elsa s'est rendue compte. Il suffit d'un petit rien, "un pas de trop" pour que "la mer se déchaîne", que tout s'effondre et que le rêve devienne cauchemar.

Elsa cherche donc par ce retour en arrière à comprendre ce qu'il s'est passé. photo 2 Naturellement, le fait de repenser à cela ("à la mémoire d'hier"), à ce bonheur des premiers jours, les premières déclarations faites après une douce nuit qui font que la journée commence bien et finira bien ("A nos aveux/ Par des matins clairs") nous fait rêver ("Je ferme les yeux"). Dans ce rêve, on recommence tout depuis le début et tout est comme avant en osmose ("je renais sous un ciel aussi bleu que nos bords de mer"). On se laisse aller. On sourit. On se dit "qu'est-ce qu'on était bien". Et tout à coup, c'est là qu'on réalise comme Elsa quel est ce grain de sable qui a emporté la machine ("Mais").Pour elle, tout est arrivé au moment où ("quand") elle a découvert le revers de la médaille, la face cachée de son prince charmant, ces défauts qu'on ne voit pas le premier jour et qui nous arrive comme une claque. Chez lui, ils ont la forme de principes, d'interdits stupides ("tes tabous imbéciles") et l'ont déstabilisée ("J'ai trébuché") au point d'avoir l'impression de tomber comme un équilibriste de plusieurs mètres de haut avec le choc correspondant ("Je suis tombée comme du haut d'un fil").
Naturellement, ces défauts sont le noyau dur de l'enfer décrit par Elsa et dés le départ, ils ont toujours été là même si elle ne les avait pas vus. Elle était en enfer sans s'en rendre compte et c'est pourquoi elle dit avoir passé "un bel été en enfer" au cours duquel il n'y avait que de l'amour autour d'elle et où elle ("de l'amour dans mon air de vivre") et où elle et lui de faisaient qu'un ("je t'avais dans la peau") dans un "enfer" qu'elle ne voyait pas et où elle se sentait en osmose avec les éléments ("J'étais comme un poisson dans l'eau").

photo 3 Ainsi, cette douce mer qu'est le septième ciel s'est déchaînée et abattue sur Elsa de toute sa colère sans qu'elle puisse y résister ("J'ai bu la tasse"): ce qui l'a rendue KO ("Je suis saoule") et perdante dans ce beau et difficile combat qu'est l'amour ("je perds la tasse"). Combat dont elle connaît maintenant l'issue ("à la fin") vu les conditions. Ces "tabous" et autres défauts sont pour elle insurmontables, sans répits comme des vagues déchaînées n'offrant aucune île à l'horizon: la fin est donc inévitable et tragique, semblable à la mort ("Je coule") si elle continue dans cette voie en restant avec lui. Elle renonce donc ("un pas de moins") en se mettant hors de danger et déclare clairement à l'intéressé que ces défauts découverts, cette mer déchaînée ont fait de lui un autre homme ("Si loin de chez toi") et elle refuse de se mettre en danger, de se noyer ("A perdre pied") pour lui.
C'est donc une rupture qui s'annonce. Rupture où elle met tout sur le dos de ceux à qui elle faisait confiance: "Les yeux et les anges". Elle pensait que d'eux ne viendrait que de l'amour mais il n'y en a pas eu assez et surtout, elle pensait qu'ils innoveraient avec elle, seraient cléments mais ce ne fut pas le cas ("ont manqué d'amour et de style"): au lieu de ça, ils l'ont faite tomber de haut. Peut-être réalise-t-elle qu'elle n'aurait pas dû leur faire confiance...

Par conséquent, ce "bel été en enfer" est un constat, un résumé de leur relation où pourtant, comme elle le répète dans le refrain, elle se sentait pleinement heureuse...

Photos réalisées par Yves Botallico en Espagne pour la promo du second single "A quoi ça sert"

17 juillet 2004


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