Analyses des textes par des fans

L'or et la poussière
Asher Ash - Nigel Clark & Elsa
Auteur(e) de l'analyse : Gilles

photo 1 Une nouvelle fois, Elsa s'amuse dans cet album à mettre les extrêmes en opposition. Ainsi, "l'or" qui est le symbole de la toute puissance et de la perfection est opposé à "la poussière" représentant plutôt la misère et parfois la mort. Cependant, chaque médaille a son revers: l'or mal utilisé peut conduire à la perte et la poussière peut devenir une force créatrice donnant naissance aux plus belles fleurs. Sachant cela ("j'ai effacé la frontière"), Elsa qui n'a rien pour se diriger ou se protéger ("les mains vides et sans repères") décide de se laisser aller de l'une à l'autre matière sans craindre les côtés négatifs ("je n'ai pas peur de voir l'enfer") plus ou moins agréables ("son ombre ou sa lumière"). Nul besoin non plus de commencer à demander de l'aide à une quelconque puissance divine. Pour elle, seuls les rapports humains sont la clé du problème ("je crois un peu trop à la chair/ pour me répandre en prière").

De toute façon, elle sait qu'elle ne pourra éviter ces choses vu que le plus profond de notre être ("l'âme humaine") est ainsi fait. Il est "comme une toile d'araignée" belle pouvant capturer des proies de bonheur mais aussi fragile ("délicate") pouvant se briser pour un rien. C'est aussi "une bulle qui éclate" symbole de la création légère, éphémère et gratuite qui disparaît sans laisser de trace: telle est la vie qui commence, s'élève et finit soudainement. Cette âme, cette vie est faite de souffrance ("une plaie") pouvant se réactiver un jour ou l'autre sans qu'on n'y puisse rien ("une plaie qui peut saigner"). Dés lors, autant prendre la vie comme elle vient. Ce refrain est un peu la morale de la chanson justifiant la réaction d'Elsa. Qu'il soit dit par Etienne Daho a sûrement pour but de nous montrer que c'est une vérité générale inévitable qui ne vient pas d'Elsa.

photo 2Sachant cela, la jeune femme ne met plus de barrières, de séparation entre ces deux extrêmes ("entre l'or et la poussière/ j'ai effacé la frontière"). Elle sait qu'elle est celle qui profite des choses et des autres et dont les choses et les autres profitent ("je suis le ver et le fruit"). La vie est faite d'échanges, d'interactions plus ou moins agréables qui donnent lieu à certaines réactions. De cela vient que notre personnalité évolue sans qu'on n'y puisse rien ("je deviens ce que je suis").
Ce qui justifie qu'Elsa continue à faire confiance aux rapports humains suffisamment ("je crois un peu trop à la chair") pour arranger les choses et qu'elle refuse de croire qu'espérer un miracle ("pour m'en remettre aux prières") arrangera tout.
Ainsi, qu'elle baigne dans un bonheur total ou qu'elle soit sous l'emprise d'un ennemi trop puissant ("dans l'ombre ou la lumière"), elle sait que la situation sera ou pourra être pire, qu'il y aura des hauts et des bas inévitables et elle ne craint pas ceux-ci ("je n'ai pas peur de l'enfer").

photo 3 Finalement, pour elle, le plus important est que la terre existe pour continuer à y vivre ("si la terre est toujours là"). Comme nous l'avons pressenti dans d'autres chansons, Elsa fonctionne au CARPE DIEM. Elle se contente de vivre l'instant présent et agit en fonction de celui-ci ("l'instant guidera mes pas"). Dés lors, on comprend qu'un endroit pour vivre lui suffise. Les deux vers suivants peuvent d'ailleurs avoir un double sens: "je n'attends rien au delà/ le ciel est trop haut pour moi". D'une part, elle sait qu'il y a des choses inaccessibles et ne les convoite pas; d'autre part, le passage au paradis est encore loin et pas la peine d'y penser.
Ayant appris tout cela, on comprend qu'elle ne prenne pas de décisions définitives entre ces deux forces ("entre l'or et la poussière/ je n'ai pas de choix à faire") et qu'elle préfère se laisser porter comme bon lui semble ("j'erre au hasard") quitte à se perdre ("je me perds") quelque part entre des désirs insaisissables symbolisés par "l'eau" et l'apparente tristesse, platitude et stérilité de la réalité symbolisée par "le désert".

18 septembre 2004


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